Quand déguster votre Ypocras ?

« Yssue est ypocras et le mestier » : c’est ainsi que se concluent de nombreux menus de banquets médiévaux cités dans le « Mesnagier de Paris[1] ». Si l’ypocras est souvent cité aujoud’hui comme un apéritif médiéval, dans la réalité, on le dégustait à un bien autre moment !

Une boisson sucrée

Pour réaliser de l’ypocras, il faut utiliser un mélange d’épices, qui varie selon les recettes. On fait mariner les épices dans le vin, avec beaucoup de sucre. Il faut ensuite filtrer le tout avant de déguster la boisson. La recette du viandier de taillevent utilise cannelle, gingembre, girofle et graine de paradis. C’est la recette que nous avons sélectionnée pour notre kit ypocras.

Une boisson de fin de repas

L’yssue est le dernier des services qui composent le repas. C’est à cette occasion que l’on consomme de l’Ypocras commandé chez l’apothicaire[2]. On accompagne cette boisson épicée et sucrée de toutes sortes de gaufres commandées chez l’oublieur[3]. Il en existe une grand variété : gaufres fourrées, gros bâtons (gaufres roulées autour d’un bâton), portes et galettes sucrées, oublies, étriers et supplications, sortes de gaufrettes. Nous ne disposons d’aucune recette écrite de ces friandises de l’yssue, à l’exception du Mesnagier de Paris. Cet ouvrage, rédigé vers la fin du XIVème siècle, donne quatre manières de préparer les gaufres et une recette de gros bastons.

L’yssue est parfois suivie d’un ultime service qu’on appelle le boute-hors. On le réserve aux plus estimés des convives. Ceux-ci doivent alors quitter la table pour se rendre dans une pièce voisine où l’on continuera de consommer de l’Ypocras et d’autres vins épicés comme le clairé. Ces boissons sont accompagnées de friandises comme le gingembre confit, le condoignac[4], les dragées, le nougat[5].

Vous souhaitez vous initier aux saveurs médiévales ? Rien de plus simple ! Histoire en kit propose un kit Ypocras permettant de réaliser 75 cl d’Ypocras maison facilement.

_{[1]À la fin du XIVème siècle, un riche bourgeois probablement âgé, rédige un ouvrage pour sa très jeune épouse afin de lui enseigner l’art de tenir une grande maison. Le Livre de Poche, Lettres gothiques, Le mesnagier de Paris.BnF Gallica, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10501679k/f7.item}

_{[2]L’apothicaire médiéval, ancêtre des pharmaciens, tenait boutique où il vendait des médicaments pour les malades, comme le sucre, et des breuvages, comme l’ypocras.}

_{[3]Marchand d’oublies}

_{[4]Pâte de coings au vin et aux épices.}

_{[5]« Del mele bullito co le noci detto nucato » (Miel bouilli aux noix appelé nougat), cité dans « Il_libro_della_cucina del sec. XIV »}